Artiste franco-iranienne née en 1979, Marjan Seyedin pratique la gravure et le dessin depuis une vingtaine d’années. Ses estampes, majoritairement des portraits d'animaux monochromes, lui ont valu plusieurs prix en France.
Après avoir obtenu une maîtrise en graphisme à l’université Azad de Téhéran, Marjan Seyedin s’installe en France en 2003. Diplômée de l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, elle a obtenu son Doctorat en Arts Plastiques en 2017 à l’université Marc Bloc de Strasbourg.
Elle a eu l’occasion de prendre part à trois résidences artistiques : à la Fondation Dufraine (Vexin français), grâce à une bourse de l’Académie des Beaux-Arts, en Chine à la Printmaking Base de Guanlan, puis en Espagne à la Casa de Velázquez (Académie de France à Madrid) en 2015-2016.
Le travail de Marjan a été récompensé par le prix Grav’x 2007 à Paris ainsi que par le prix Pierre Cardin de l’Académie des Beaux-Arts en 2010. Marjan a participé à plusieurs expositions personnelles et collectives en France, en Iran et aux États Unis. Après avoir présenté en 2017 une exposition personnelle à la galerie Shirin, à Téhéran, les œuvres de Marjan Seyedin ont été présentées en 2018 lors sa première exposition personnelle en France à la Galerie Documents 15, où elle aura sa deuxième exposition personnelle en septembre 2025.
Marjan réinterprète de façon contemporaine et poétique des techniques classiques de gravure, principalement l’eau-forte, l’aquatinte et la pointe sèche. Dans ses œuvres, la présence de l’animal est essentielle et s’apparente à une représentation allégorique et symbolique dans laquelle la question de l’homme se pose à travers l’animal. Ainsi, Marjan puise son inspiration dans le monde animal. Ce monde des bêtes sombres et silencieuses, en meute compacte ou solitaire, aux yeux clos ou grands ouverts, lui permet d’exprimer une certaine vision de l’homme et de son humanité.
Suivant cette voie, elle a commencé une nouvelle série dans laquelle elle entrelace diverses références, tant littéraires que visuelles. En les reliant à des éléments autobiographiques, elle crée un théâtre pictural. C’est un théâtre dont les acteurs, parfois animalisés avec des visages masqués, nous introduisent dans les profondeurs de l’être humain et nous confrontent à l’ambiguïté de l’âme humaine. C’est une « comédie humaine » dans laquelle le réalisme se mêle à l’allégorie et au symbolisme pour parler de l’humanité dans son ensemble : leurs conflits intérieurs et les dualités que les êtres humains traversent : la raison et la déraison, le bien et le mal, la connaissance et l’ignorance, la lumière et les ténèbres.